Politique

RDC : Matata Ponyo s’exile, le LGD dénonce un régime de fer

Par Berger Mushibi

03/08/2025

Après deux mois de silence, le regroupement politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) & Alliés a enfin brisé le mystère autour de la situation de son leader, Matata Ponyo Mapon. 

Lors d’un point de presse tenu ce samedi 2 août 2025 à Kinshasa, le secrétaire général Franklin Tshiamala Manyiku a confirmé que l’ancien Premier ministre vit désormais en exil, contraint, selon ses proches, de fuir un « procès politique dénué de tout fondement juridique ».

Un climat de répression dénoncé

Pour le LGD, la République démocratique du Congo traverse une phase inquiétante. Franklin Tshiamala parle d’un pays où les voix dissidentes sont muselées, où les massacres se poursuivent dans l’impunité, et où la justice serait instrumentalisée à des fins politiques.

« Matata Ponyo est poursuivi en violation flagrante de la Constitution et des droits fondamentaux », affirme-t-il, accusant le système judiciaire d’être « tribalisé, politisé et corrompu », sous l’influence directe du pouvoir exécutif.

Matata reste déterminé

Malgré cet exil forcé, l’ancien Premier ministre ne compte pas renoncer à la vie politique.

« Il reste déterminé à poursuivre son combat pour un véritable État de droit en RDC », assure Tshiamala, promettant un retour au pays « en temps opportun » et un engagement renouvelé pour un leadership fondé sur l’intégrité, la compétence et la responsabilité.

Evariste Bwema, de la cellule de monitoring et information du LGD, enfonce le clou :

« Le président Matata Ponyo a décidé de vivre en exil compte tenu de la situation chaotique que vit actuellement la RDC. Le régime actuel a instauré la dictature et la tyrannie. L’opposition n’a plus droit aux critiques : toute critique venant de l’opposition est considérée comme une menace, voire une atteinte à la sûreté de l’État. Matata Ponyo est donc contraint de vivre en exil, car le Congo n’est plus un pays où il fait bon vivre, à cause d’un régime qui ne fait que réprimer et restreindre les libertés individuelles. »

Critiques contre la diplomatie congolaise

Pour le LGD, cet exil est le symptôme d’une dérive institutionnelle qui fragilise l’État face aux menaces internes et externes. Le parti pointe également du doigt les récentes démarches diplomatiques du gouvernement, notamment l’« accord de paix de Washington » et la « déclaration de Doha », jugés « imposés » et déconnectés des réalités du terrain.

Selon le regroupement, ces accords pourraient même « accélérer la balkanisation du pays ».

La sécurité à l’Est au cœur des préoccupations

Le LGD s’inquiète aussi de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Il cite le récent massacre de Komanda, en Ituri, où plusieurs civils ont été tués par les rebelles ADF, comme une preuve de l’incapacité chronique du gouvernement à protéger ses citoyens. « Nous voulons des actions concrètes et urgentes, pas seulement des discours », martèle Tshiamala.

Un appel à l’unité nationale

Malgré la gravité des accusations, le LGD ne se limite pas aux critiques.

Il appelle les Congolais à se rassembler autour des valeurs de justice, d’unité et de réforme profonde du système politique.

Le parti dit soutenir le dialogue prôné par la CENCO et l’ECC, mais à condition qu’il vise une refondation nationale réelle, et non un simple partage de postes.

« Ne perdons pas espoir. Le développement de la RDC ne viendra pas de l’extérieur, mais des Congolais eux-mêmes », conclut Franklin Tshiamala, présentant Matata Ponyo comme un modèle d’intégrité et de compétence en qui la jeunesse peut croire.

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