Société
24/12/2024
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a récemment alloué un fonds supplémentaire de 50 millions de dollars américains pour l'électrification de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo.
Cette somme, mise à disposition par le Fonds spécial de Réparation et d'Indemnisation des Victimes des Activités Armées de l'Ouganda (FRIVAO), s'ajoute aux 9 millions de dollars déjà mobilisés pour le même objectif, portant le total à 59 millions de dollars. Cette initiative vise à améliorer l'approvisionnement en électricité dans une ville souffrant d'un déficit énergétique chronique.
La Société nationale d'électricité (SNEL) a été désignée pour gérer ces fonds et mettre en œuvre les projets d'électrification. Ce financement s'inscrit dans le cadre de l'indemnisation collective des conséquences de la guerre de six jours entre les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani. La Cour internationale de justice avait condamné l'Ouganda à verser des réparations à la RDC, dont une partie est désormais utilisée pour des projets de développement dans les zones affectées.
Les autorités locales et la population de Kisangani espèrent que ces investissements permettront de résoudre les problèmes d'approvisionnement en électricité et de stimuler le développement économique et social de la région. Cependant, la gestion des fonds publics, en particulier ceux destinés à l'électrification, reste une préoccupation majeure en RDC, surtout lorsque des régions entières souffrent d'un manque chronique d'électricité.
Bien que les 50 millions de dollars alloués à la SNEL pour Kisangani soient une initiative salutaire, des questions se posent sur la capacité de l'entreprise à gérer ces ressources de manière efficace et transparente.
#### Défis persistants de la SNEL :
1. Manque de transparence: La SNEL a été critiquée à plusieurs reprises pour sa gestion peu transparente des fonds. Il est essentiel que des mécanismes de contrôle indépendants soient mis en place pour garantir que cet argent soit utilisé à bon escient.
2. Problèmes structurels : La SNEL souffre d'infrastructures vieillissantes, d'un manque d'investissements à long terme et d'une mauvaise maintenance. Même avec des fonds supplémentaires, l'impact pourrait être limité si ces problèmes ne sont pas résolus.
3. Équité régionale : De nombreuses provinces, y compris des grandes villes comme Kananga, Mbuji-Mayi ou certaines parties de Kinshasa, continuent de faire face à des délestages fréquents. Il est légitime de se demander si des fonds similaires pourraient être alloués à d'autres régions en crise énergétique.
4. Confiance du public: Les habitants de la RDC ont souvent exprimé leur frustration face à des projets annoncés qui n'aboutissent pas ou qui produisent des résultats en deçà des attentes. Cela alimente le scepticisme autour de la gestion des 50 millions de dollars.
L’inquiétude de certains réside dans le fait de savoir si ces fonds alloués pour l’électrification de la ville martyre de Kisangani produiront les résultats escomptés, surtout dans un pays comme la RDC où le détournement de fonds est un problème récurrent.
Affaire à suivre…
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