Transition en RDC. Gouvernement : les dernières 72 heures !

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KAMERHE KODJO KABILA

En principe, le Gouvernement de Transition devrait être connu, au plus tard,  lundi 14 novembre 2016.  Les deux Co-Modérateurs du Dialogue, Alexis Thambwe Mwamba (Majorité Présidentielle) et Vital Kamerhe (Opposition dialoguiste), ont, dernièrement, au cours d’une conférence de presse, donné leur interprétation du délai de 21 jours dans lequel interviendrait la publication de ce  Gouvernement de Transition. Grosso modo, l’Accord politique du 18 octobre entrait en vigueur, non pas à la date de sa signature, mais le jour de sa présentation officielle au Président de la République qui s’est engagé à  mettre en œuvre toutes ses dispositions. Lui-même reste en fonction jusqu’à l’installation effective de son successeur élu. Puis, tout au long de la transition, l’Opposition coiffera la tête du Gouvernement. Qui, après des tractations, succèdera à Matata ? Au-delà de toutes les spéculations, Kabila, seul, devant Dieu et l’histoire,  détient la clé de voûte, jusqu’à la dernière seconde.

A trois jours de l’expiration de ce délai, tout est secret de polichinelle. Aucune indication sérieuse sur le nom du prochain locataire de la Primature. Plusieurs noms circulent. Vital Kamerhe qui a mouillé le maillot en allant dialoguer pour reporter la présidentielle en 2016, Azarias Ruberwa qui voulait apposer sa signature comme Opposant alors qu’il était invité au Dialogue comme Personnalité dans le quota du Facilitateur Edem Kodjo, Mokonda Bonza de l’Opposition Républicaine proche du Président du Sénat, Willy Mishiki,  le transfuge du Rassemblement, Samy Badibanga, l’incarnation du Groupe parlementaire Udps & Alliés,  et tant d’autres. Les modalités de désignation du Premier Ministre de Transition n’ayant pas été définies lors des travaux du Dialogue, c’est le Président de la République, seul, qui garde la haute main sur le dossier. Le degré d’adhésion à l’Accord, le nombre de réunions publiques tenues pour vulgariser le contenu de l’Accord, les déclarations de loyauté envers le Chef de l’Etat ; les initiatives pour se faire remarquer, en vue d’occuper un poste de responsabilité dans l’appareil étatique, ne manquent pas.  Il y en a qui ont eu l’idée de traduire quelques dispositions de l’Accord en langues nationales.

Cela dit, on se pose également des questions sur l’autorité réelle qu’exercerait le futur Premier Ministre de Transition sur des Ministres qu’il n’aurait pas choisis,  lui-même. Comment ne pas s’interroger à haute voix  sur les modalités de collaboration entre les différentes institutions de Transition et leur étendue du pouvoir ? La longue attente du Gouvernement de Transition ne fait pas oublier le Comité de Suivi du Dialogue. L’Accord politique l’annonçait dans les 48 heures après la clôture effective des discussions de la Cité de l’Union Africaine. Avant de s’envoler, le 26 octobre, pour Luanda où se tenait un mini-sommet de la CIRGL, sur la situation politique en RDC, le Président de la République, à son tour, annonçait la mise sur pied du Comité de Suivi dans les 48 heures.

Plusieurs semaines après, le Comité de Suivi se fait toujours attendre. Qu’attend-on au juste ? Peut-être le dernier transfuge du Rassemblement, à défaut de gagner l’ensemble de cette importante famille politique de l’Opposition. Ou bien l’implosion du ‘‘Front pour le respect de la Constitution’’, mis en chantier par le MLC de Jean-Pierre Bemba. Le nom de Charles Mwando Nsimba, dans la foulée et comme par enchantement,  est aussi  cité parmi les ‘‘primaturables’’.  Comment et par quelle magie ?  Difficile à infirmer, ni à confirmer tant que les conclusions de la médiation de la CENCO auprès des principaux protagonistes de la crise politique rd-congolaise,   n’auront pas été dévoilées.  Peut-être que les autorités du pays ne veulent pas brûler la politesse à la délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui arrive ce vendredi 11 novembre, à Kinshasa, à la recherche d’un large consensus sur la date des élections et la gestion de la transition. Toute chose restant égale par ailleurs, il est possible que la situation internationale, avec l’élection de Donald Trump à la Présidence américaine,  fasse bouger les choses dans un sens comme dans un autre en RDC. Ce week-end s’annonce, donc,  déterminant et riche en rebondissements.

La Pros.

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