Société civile du Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo : Omar Kovota, « Ce n’est pas sorcier de réviser la Constitution ! »

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Les coordinations de la société civile du Nord-Kivu, du Katanga et du Bas-Congo disent ne pas s’aligner contre le projet de la révision de quelques articles de la Constitution, récemment initié par le Gouvernement de la République. Lors d’une conférence de presse animée, le vendredi 13 juin 2014, à l’Hôtel Kabinda de Lingwala, Omar Kavota, Porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, qui s’est prononcé également,  au nom de trois coordinations, a indiqué que « ce n’est pas sorcier de réviser la Constitution ! ». En clair, ces coordinations admettent toute révision, sauf celle qui tenterait de violer l’article 220 de l’actuelle Constitution, qui verrouille certaines dispositions dont la limite, à deux, du mandat du Président de la République. Par ailleurs, elles proposent une révision ramenant au mode de scrutin direct, les élections des Gouverneurs et Sénateurs pour qu’ils soient redevables à la population.

Pour contourner des contraintes financières et temporelles liées à l’organisation des futures élections dans le pays, le Gouvernement de la République, tenant certainement compte de deux projets de feuille de route  de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a récemment proposé un projet de révision de certaines dispositions de la Constitution. Dans l’opinion, cette action de l’exécutif national suscite des soupçons négatifs chez une certaine classe politique de l’opposition. Mais, aussi chez certains membres de la société civile.

De leur côté, les membres des coordinations de la société civile de trois provinces du pays (Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo) ne paniquent pas face à cette situation. « Ce n’est pas sorcier de réviser la Constitution !  Nous soutenons la révision qui rencontre les intérêts de la population », a déclaré devant les professionnels des médias, Omar Kavota, Vice-président et Porte-parole de la société civile du Nord-Kivu. Il s’est fait aussi porte-parole de ces trois coordinations, pour donner leur point de vue de sérénité face à  cette question.

Rien de nouveau sous le soleil, dit-on.  La révision de la Constitution n’a donc rien de scandaleux pour ces coordinations, sauf si elle vise l’article 220, verrouillé par le législateur. Cet article s’oppose, entre autres, à la révision des dispositions touchant le mandat, une fois renouvelable, du Chef de l’Etat, la forme de l’Etat, le pluralisme politique et syndical, le principe du suffrage universel…

Profitant de cette brèche ouverte par le Gouvernement, la société civile de ces trois provinces du pays propose, en effet,  une révision du mode de scrutin des élections des gouverneurs de provinces et des sénateurs. Elus au suffrage indirect par les Députés provinciaux, selon la loi fondamentale actuelle, les Gouverneurs et sénateurs devraient être élus directement par la population, proposent ces coordinations. Elles estiment, par ailleurs, que  ce changement serait un moyen,  pour ces derniers,  de se sentir redevables  vis-à-vis de la population. Pas si  sûr que la CENI puisse adhérer à cette idée, elle qui, dans l’une de ses deux hypothèses de feuille de route des élections, propose même les provinciales au mode indirect pour des contraintes budgétaires.

D’où viendront alors des moyens, en éliminant ces scrutins indirects?  Ces trois coordinations semblent trouver la formule. Omar Kavota a déclaré qu’elles sont prêtent à lancer l’opération ‘’j’aime les élections’’, pour  collecter des fonds auprès de la population afin de soutenir financièrement les élections. Chaque citoyen, dit-il, devra cotiser au moins 1 dollar américain. Des comptes bancaires seront ouverts, à cet effet.

Au cours de cette conférence de presse, Omar Kavota a également parlé de la situation sécuritaire dans  l’Est de la RD.  Congo, plus particulièrement, celle de ces   derniers affrontements entre les armées rwandaises et congolaises, à  la frontière entre ces  deux pays. Il a condamné véhément, cette  énième tentative rwandaise de déstabiliser son voisin congolais, tout en déplorant la disparition d’un des membres de la société civile de cette région.

Présent au moment de l’attaque qui a visé des officiers congolais, alors qu’ils constituaient une délégation dans le cadre du mécanisme de vérification de frontière, il se pourrait que cet activiste ait trouvé la mort. La société civile du Nord-Kivu condamne cette « barbarie » et appelle à la sanction de la communauté internationale contre le Rwanda.

Socrate Nsimba   

Source : La Prosperité

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