Rwanda : À qui bénéficie la crise diplomatique entre Kigali et Paris?

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Alors qu’on assistait, ces dernières années à un rechauffement diplomatique entre la France et le Rwanda; les relations bilatérales entre ces deux pays se sont détériorées d’une manière irreversible ces derniers jours.

Tout a commencé avec les commentaires inopportuns du Président rwandais Paul Kagame à deux jours seulement de la commémoration du génocide le plus rapide du monde qui pris place en 1994.

Dans l’interview du samedi 05 avril dernier avec le magazine Jeune Afrique, Kagame accusait les soldats français de l’opération militaro-humanitaire “Turquoise”, déployée en juin 1994 dans le sud du pays, d’avoir été “complices certes” mais aussi “acteurs” des massacres.

“C’est un fait, mais cela masque l’essentiel : le rôle direct de la Belgique (ancienne puissance coloniale) et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même”. Avait-il déclaré à l’hebdomadaire.

“Interrogez les rescapés du massacre de Bisesero en juin 1994 et ils vous diront ce que les soldats français de l’opération Turquoise y ont fait. Complices certes, à Bisesero comme dans toute la zone dite ‘humanitaire sûre’, mais aussi acteurs”, avait accusé Paul Kagame..

Des accusations qu’il a réitéré à la cérémonie de commémoration du lundi 07 avril: “Aucun pays, même s’il arrivait à s’en convaincre lui-même, n’est assez puissant pour changer les faits. Après tout, “les faits sont têtus” comme on dit”.

La France de sa part, bien qu’ayant vraisemblablement décidé de boycotter cette commémoration en annulant la participation de son garde de sceaux christiane Taubira, était revenu à sa décision en décidant de s’y représenter par son ambassadeur dans le pays de millles collines.

Un acte réconciliation qui s’est buté à une position belligérante de Kigali qui avait retiré l’accréditation de l’ambassadeur Michel Flesh pour la cérémonie au stade Amahoro.

Ce model d’un Rwanda à tendance hostile et une France plutôt penchée vers la normalisation des relations existe depuis des décennies.

En 2004, en pleine commémoration du 10ème anniversaire de ce génocide, Kagame avait fait référence à la France et la Belgique comme “ceux qui ont l’audace de rester là sans s’excuser”. Dans la foulé, le secrétaire d’état aux affaires étrangères de l’Héxagone, présent à la cérémonie, avait écourté son séjour par ordre de l’Elysée.

Sans doute dans le but d’étouffer la dernière crise diplomatique avec Kigali, la France à inculpé et détenu sans caution un présumé génocidaire, Claude Muhayima au lendemain des déclarations de Kagame.

Pas besoin d’être magicien pour tirer des faits cités plus haut que le régime au pouvoir à Kigali est le plus favorable à une passe d’armes entre les 2 pays.

Cela soulève la question de savoir quel bénéfice Kagame et ses lieutenants tirent-ils de ce jeux d’accusations mutuels qui clairement ne profite en rien à la mémoire des 800.000 tutsis et hutus qui ont péri dans le dernier génocide du XXème siècle.

Erick Bukula.

Voice Of Congo

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