RDC : Moïse Katumbi sous menace d’accusation d’insurrection

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Moise Katumbi


Entre la MP et l’Opposition, c’est le « je t’aime moi non plus”. A la seule différence que la MP, du fait de détenir la puissance publique, peut faire chanter ou réprimer l’Opposition à sa guise. Pour avoir participé le dimanche 24 avril 2016 à Lubumbashi, à la marche populaire commémorant les 26 ans de l’avènement de la démocratie en RDC, Moïse Katumbi est devenu l’homme à abattre. L‘ex-gouverneur du Katanga est placé depuis, soutiennent des sources diplomatiques, sous la menace d’une inculpation d’insurrection au motif qu’un Américain figure parmi les quatre de ses proches arrêtés au cours de cette manifestation réprimée dans une violence sans pareille.

Le dimanche 24 avril 2016, toutes les forces acquises au changement ont décidé de commémorer, à travers des manifestations démocratiques, le lancement du processus de démocratisation amorcé par le président Mobutu. Pour cette raison, à Lubumbashi, un meeting projeté a été interdit. Une répression s’en est suivie ainsi que des arrestations. Pour brouiller les pistes, le gouvernement a parlé de quatre étrangers qui seraient des gardes du corps du gouverneur honoraire du Katanga. Et pour faire complet, un sujet américain est présenté comme l’homme par qui l’insurrection que projetterait une frange de l’opposition, selon e gouvernement, passerait. Une courte échelle utilisée pour en finir avec l’homme du troisième penalty. Plutôt que de l’attendre sur le terrain électoral, les adversaires de Moïse Katumbi se sont inscrits dans la logique d’un raccourci consistant à le cueillir et le mettre hors course avant même que le processus ne soit lancé.

Ainsi s’explique l’acharnement avec des accusations mettant en cause des proches de Katumbi dans des affaires de détention d’arme, etc. Huit Mulongo, son ancien directeur de cabinet au gouvernorat de province croupit aujourd’hui en des lieux carcéraux pour donner de l’ampleur à ces accusations, en leur conférant la dimension d’un complot. Il en est de même de deux fils de Pierre Lumbi, président national du MSR et un des leaders du G7. Ces jeunes gens, de même que deux autres membres du personnel, ont été appréhendés à leur hôtel dans le chef-lieu du Haut-Katanga, au motif qu’ils auraient logé un client ayant détenu une arme. Laquelle arme aurait été abandonnée dans la chambre avant de quitter l’hôtel. Mais, la légèreté de conduire l’affaire fait dire aux observateurs que le fait pour un Amé- ricain d’évoluer dans l’entourage de Katumbi ne justifie pas l’organisation d’une insurrection. Et pourtant, de quatre personnes arrêtées, les trois autres sont Congolais, membres du groupe d’animation du TP Mazembe dénommé « 100% » qui a fait le tour du pays, de l’Afrique et du monde. Aujourd’hui, ces Congolais sont présentés par la presse proche du pouvoir comme d’anciens militaires que Moïse Katumbi serait en train de recruter pour organiser une insurrection. Ces allégations n’honorent pas le pays en ce moment où tous appellent à la cohésion nationale et à mi compromis politique pour baliser la voie vers la tenue d’élections dans les délais constitutionnels. C’est trop facile. C’est trop beau pour être vrai.

Cette logique de déstabilisation d’un adversaire politique atteint des proportions inquiétantes. Les règles démocratiques sont sacrifiées sur l’autel du glissement et de la conservation du pouvoir. Des proches du candidat du G7 à la présidentielle 2016 laissent entendre que des fuites glanées dans les rangs de a MP avaient déjà fait état d’une éventuelle perquisition de la résidence du TP Mazembe à Lubumbashi au lendemain de la manifestation réussie du 24 avril 2016. Ce dimanche-là, le peuple congolais a bravé les armes et les chars et répondu massivement à l’appel du G7. Plutôt que de le dire dès le début, le gouvernement a usé de mensonge et de manipulation. Des sources proches du président du TP Mazembe ont affirmé qu’Il s’agit « d’un fermier ». Son séjour en RDC est en règle parce que, ayant, obtenu un visa en bonne due forme. Nul n’est besoin de démontrer que cet acharnement contre un acteur majeur, de surcroît désigné candidat à la présidence de la République, est un calcul pervers de conservation de pouvoir dont la MP fait usage.

Chercher à tout prix à payer la tête de Katumbi dans des circonstances actuelles revient à troubler durablement l’ensemble du processus électoral. La MP est donc avertie que cette voie n’est pas suivre. Il faut chercher de vrais griefs plutôt que de se mettre à fabriquer des accusations contre un concurrent sérieux et qui gêne énormément à cause de sa popularité et des stratégies qu’il met en marche pour convaincre un maximum de Congolais à l’élire.

L’adhésion à la vision d’un potentiel adversaire ne donne pas lieu à un droit de le mettre en situation de criminalité et obtenir son élimination avant la compétition.

Par LE POTENTIEL

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