RDC- Gouvernement de cohésion nationale : le torchon brûle dangereusement !

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L’annonce alambiquée de la formation d’un gouvernement de cohésion nationale par le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, dans son discours du mercredi 23 octobre dernier devant les deux chambres du Parlement réunies en provoque déjà un véritable séisme au sein de la classe politique. En effet, tant au sein de la Majorité présidentielle, de l’Opposition politique que de la Société civile, la gestion des ambitions crée des  soubresauts indescriptibles.
Et, cette situation est d’autant plus intenable que dan son discours précité, Joseph Kabila n’a donné ni le nom du formateur, ni ce que va être la taille de cet Exécutif tant attendu.
A ce propos, le président de la République s’est contenté de parler aux parlementaires en ces termes : “En ce qui concerne le Gouvernement, je vous annonce que, dans le cadre de ma politique d’ouverture, prônée depuis mon investiture, un « Gouvernement de cohésion nationale” sera bientôt mis en place. Il comprendra aussi bien des représentants de la Majorité que ceux de l’Opposition et de la Société civile et aura pour missions propriétaires le rétablissement de la paix et de l’autorité de .l’Etat à travers le pays, la consolidation de la cohésion nationale, la poursuite de la reconstruction, l’appui au processus de décentralisation et à l’organisation des élections et l’amélioration dés conditions sociales des populations”.

Tiraillement au sein de la Majorité

Contrairement à la fausse sérénité qui s’y dégage, la Majorité présidentielle n’échappe pas au tourbillon provoqué par l’imminence des nominations au sein du gouvernement de cohésion nationale. Chacun essaie de lire à sa manière les signes du temps et d’interpréter à sa façon le silence de l’Autorité morale.
Pareille situation ne peut qu’être délétère pour la Majorité présidentielle créant fatalement des camps. Suivant qu’on est sous la férule d’Aubin Minaku, d’Augustin Matata Ponyo, d’Evariste Boshab, de Moïse Ekanga, de Raymond Tshibanda ou de Jean-Claude Masangu.
Mais, l’avantage ici, contrairement à l’Opposition politique et à la société civile où chacun peut donner de la voix, c’est que personne ne peut défier l’Autorité morale en contestant le mot d’ordre qui émanera d’elle.
Au sein de la Majorité présidentielle donc l’heure est à l’attente et à la résignation. Il s’agit donc ici d’un saut dans l’inconnu. Avec ce que cela comporte comme dose de tortures morales.
C’est pourquoi, pour éviter des combats à fleurets mouchetés qui fragiliseraient la famille politique, certaines voix s’élèvent pour proposer qu’au même moment que la formation du gouvernement de cohésion nationale, il soit procédé à la répartition des postes des responsabilités au sein des entreprises du portefeuille de l’Etat, à, l’exception des plus stratégiques qui exigent une expertise particulière comme la DGDA, la DGRAD et la DGI.
Les plus téméraires vont jusqu’à requérir, outre le gouvernement et les entreprises du portefeuille de l’Etat, le chambardement de la diplomatie qui, du reste, mérite bien un nouveau coup de pinceau.

Vers une débandade au sein de l’Opposition ?

Tandis que les autres soutiennent que l’Opposition doit demeurer dans sa mission de jouer au contrepoids face à une Majorité bien définie. Intégrer l’Exécutif national dans le cadre de cohésion nationale, serait fausser le jeu de la démocratie entre une majorité qui gouverne pour avoir gagné les élections et une minorité dans l’opposition qui a mission de contrôler les actions du gouvernement dans les limites lui reconnues par la Constitution.
Cependant, au regard des missions assignées à ce gouvernement de cohésion nationale savoir : le rétablissement de la paix et de l’autorité de ‘l’Etat à travers le pays, 1a consolidation de la cohésion nationale, la poursuite de la reconstruction, l’appui au processus de décentralisation et à l’organisation des élections et l’amélioration des conditions sociales des populations, il appelle des hommes de poigne. C’est dire que tous sont appelés, même si peu seront élus.
Dans cette sarabande qui ne veut pas dire son nom au sein de l’Opposition, on cherche enfin à savoir quel parti va occuper quel ministère et en fonction de quels critères.
Comme dans la Majorité, on est ici face à une inflation .des candidatures. Et qui plus est, si les bonzes de la Majorité présidentielle ont du ventre, preuve que la faim n’a pas encore tout rasé chez eux, ceux de l’Opposition, après l’époque de l’opulence post-Sun City, trahissent une pauvreté à couper au couteau. L’idée d’un partage de poste est donc une aubaine pour eux. D’où les combats d’alcôves qui s’annoncent.

La Société civile sur les traces de l’Opposition

Dans notre pays, le terme société civile n’est qu’un cache-sexe qui couvre de grandes ambitions politiques. Pour preuve, il suffit de regarder ce qu’était la composante Société civile à de Sun City et les postes politiques qu’occupent les animateurs de l’époque pour se dire qu’on est en présence d’un arbre qui cache la forêt. D’ailleurs, lés indiscrétions en provenance du groupe thématique Gouvernance, Démocratie et Réformes institutionnelles, révèlent que c’est la Société civile qui avait eu le courage de proposer le partage du pouvoir avec la Majorité’ présidentielle oubliant que dans tout système, il faut qu’il y ait une autorité qui tient le pouvoir et une opposition qui fait le contre-pouvoir.
Aujourd’hui, c’est une véritable veillée d’armes qu’on observe dans les différentes Sociétés civiles, c’est-à-dire dans les différentes branches appartenant à cette composante.
Et, comme toujours, en pareille circonstance, tout le monde conteste tout le monde.
Dès lors, pour qui va sonner le glas?

1 COMMENT

  1. Ce nouveau gouvernement n’aidera jamais rien, si Kabila veut créer un nouveau gouvernement de ce qu’il veut, il doit le faire avant, pas maintenant parce que c’est la fin … Le nouveau président de 2016 sera en mesure de faire ce genre de choses si les Congolais sont heureux. Il regarde comment il peut être permettre de courir pour le président encore, quand il se permettre de courir pour le président de l’époque, il est le vainqueur. Alors laissez-vous sérieusement de ce qu’il dit.

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