RDC – Dialogue national inclusif : Mémos de l’UDPS, de l’UNC et du MLC sur la table de Kabila

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Kamerhe, Kabila, Tshisekedi et Bemba

Après les contacts préliminaires qu’il avait pris, le samedi 2 mai 2015 avec le Secrétaire général de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), Bruno Mavungu, le Président de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise), Vital Kamerhe, et la Secrétaire Générale du MLC (Mouvement de Libération du Congo), Eve Bazaiba, l’Administrateur Général de l’ANR (Agence Nationale des Renseignements), Kalev Mutond, est revenu à la charge au début de semaine. C’était pour se faire remettre les mémorandums de ces trois partis de l’Opposition en rapport avec la crise politique née à la suite des élections présidentielle et législatives controversées de novembre 2011, dont la résolution devrait passer par un « Dialogue national inclusif».

Considéré comme un des hommes de confiance de Joseph Kabila, le patron de l’ANR est censé lui faire parvenir, dans le meilleur délai, les trois documents, afin qu’il puisse s’imprégner de leur contenu.

Selon des indiscrétions échappées des états-majors politiques associés à ce qui parait comme une énième manœuvre d’approche entre la Majorité Présidentielle et une des sensibilités de l’Opposition perçue comme ayant une assise sociologique très solide sur le terrain, l’activisme déployé par le numéro un de l’ANR s’inscrirait dans la droite ligne du Dialogue national inclusif préconisé par l‘Accord-cadre d’Addis-Abeba et réclamé à cor et à cri par les leaders de l’UDPS, de l’UNC et du MLC. A en croire des sources ayant pris connaissance de ces différents mémos, ceux- ci se recoupent sur plusieurs points communs, notamment la tenue préalable d’un Dialogue national inclusif de petit format, de courte durée et à piloter par un modérateur neutre (Communauté internationale). Les matières à discuter devraient porter, pêlemêle, sur les contentieux électoraux de 2011 qui affectent la légitimité des animateurs des institutions en place, l’élaboration d’un calendrier électoral consensuel, l’audit du fichier électoral, l’enrôlement de nouveaux majeurs, le financement du processus électoral, le gel du découpage territorial, la neutralité de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), la libération des prisonniers politiques (cadres et combattants de l’Opposition), la réouverture des médias fermés, la libéralisation de l’espace politique, etc.

Vers une nouvelle « Transition »?

Interrogés au sujet d’un schéma du retour vers une nouvelle « Transition », des « experts » de l’Opposition évoluant dans les coulisses des chefs de l’UDPS, de l’UNC et du MLC jurent leurs grands dieux qu’Etienne Tshisekedi, Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba ne seraient pas tentés par l’idée d’un nouveau partage « équitable et équilibré » des postes, synonyme de prolongation automatique de la législature en cours. Aucun de ces trois « Grands », soutient-on, ne serait preneur pour la « Primature », en dépit des rumeurs persistantes circulant dans ce sens. Diriger ou participer à un gouvernement de Transition dans un environnement où le Parlement (Sénat et Assemblée Nationale) est totalement contrôlé par la Majorité Présidentielle n’enchanterait personne du côté du leadership de l’UDPS, de l’UNC et du MLC. Ici, on met sur le compte de l’intox les moutures en circulation, sous les manteaux, avec des noms des « primaturables » et des « ministrables » qui auraient reçu la bénédiction de Tshisekedi, Kemerhe ou Jean-Pierre Bemba. Tous les trois se seraient mis d’accord pour ne pas cautionner un glissement de calendrier électoral.

L’objectif partagé par les trois partis politiques serait d’obtenir un processus électoral transparent, avec comme « ligne rouge » à ne pas dépasser la date du 27 novembre 2016, retenue par l’organisation des élections présidentielle et législatives, conformément au calendrier électoral et à la Constitution.

Connaissant les velléités de la Majorité Présidentielle d’obtenir un glissement des mandats du Chef de l’Etat, des Sénateurs, des Députés nationaux et provinciaux, ainsi que des gouverneurs de provinces, sans susciter le courroux populaire comme en janvier dernier, nombre d’observateurs préfèrent se montrer prudents face au rapprochement entre les véritables « Poids lourds » de l’espace politique congolais. Si le Dialogue national inclusif finit par prendre corps, l’on risque d’assister à un terrible chamboulement dans le microcosme politique congolais.

Par Kimp

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