La #RDC entre apaisement et incertitude après l’adoption de la réforme électorale

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Le camp du président congolais Joseph Kabila a joué l’apaisement en faisant adopter dimanche une nouvelle loi électorale expurgée de la disposition qui avait provoqué des violences meurtrières, mais le nouveau texte soulève des incertitudes pour l’avenir.

Le retour au calme risque d’être de courte durée en République démocratique du Congo (RDC), avertissent des diplomates et des analystes. Une nouvelle manifestation est annoncée à Kinshasa pour lundi.

Le retrait de la disposition litigieuse, qui ouvrait la voie à un report de la présidentielle prévue pour 2016, avait été annoncé samedi soir par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. Cette décision spectaculaire tombait après une semaine marquée par la mort de 13 à 42 personnes, selon les sources, lors de troubles dans la capitale et plusieurs villes de province.

Ce retrait a été salué comme une “victoire” par certains opposants au projet de loi, qui voyaient dans le texte une manoeuvre pour permettre au président Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir à son poste au-delà de la fin de son mandat.

Samy Badibanga, l’un des membres du collectif d’opposants à la loi, a cependant dénoncé dimanche soir les “sous-entendus” et les “ambiguïtés” du texte voté par les parlementaires.

Des policiers emmènent un manifestant, le 19 janvier 2015 à Kinshasa, en RDC © Papy Mulongo AFP

Le collectif a pour sa part levé son mot d’ordre de manifestation pour lundi mais “nous allons reprendre la bataille”, affirme celui qui est aussi chef du groupe parlementaire UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social).

La loi adoptée dimanche soulève de fait une série de questions sur le calendrier électoral.

Elle n’a pas retenu la clause voulue par les sénateurs, qui entendaient coucher noir sur blanc l’obligation d’organiser la prochaine présidentielle dans les délais prévus par la Constitution.

En outre, le nouveau texte supprime la référence à 2015 pour la tenue des élections locales, provinciales et sénatoriales. Selon le schéma retenu par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ces scrutins doivent précéder la présidentielle.

– ‘Rien n’est réglé’ –

Enfin, la loi lie la tenue des prochaines législatives censées avoir lieu fin 2016 à la réalisation du recensement qui doit commencer cette année.

Selon plusieurs analystes, ce recensement pourrait prendre jusqu’à trois ans. En cause: la taille du pays (près de cinq fois la France), son déficit criant d’infrastructures et la faiblesse de l’Etat dans l’est du pays, déchiré par les conflits armés depuis plus de vingt ans.

Or, ces législatives doivent se tenir en même temps que la présidentielle, expliquait-on encore récemment à la Céni.

Martin Kobler, chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), a félicité le Parlement d’être “parvenu à un accord sur la révision de la loi électorale” et d’avoir “démontré la détermination commune des acteurs politiques de préserver la paix sociale en RDC”.

Mais cet optimisme fait sourire un diplomate en poste à Kinshasa. Pour lui, “on a le sentiment qu’une crise a été réglée mais qu’à la première occasion les durs du régime recommenceront” à agir pour permettre à M. Kabila de rester au pouvoir.

Arrivé aux affaires en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, rebelle devenu chef de l’Etat par les armes, Joseph Kabila avait été élu président en 2006, puis réélu en 2011 à l’issue d’un scrutin marqué par des irrégularités massives.

“Il y a une suspicion bien établie que rien n’est réglé”, relève un analyste sous le couvert de l’anonymat.

Des manifestants protestent le 20 janvier 2015 à Kinshasa contre l'éventualité d'un report des élections présidentielles, prévues fin 2016 © Papy Mulongo AFP

Et certains opposants rêvent toujours de voir les Congolais faire partir Joseph Kabila, comme un soulèvement populaire a chassé Blaise Compaoré en octobre dernier au Burkina Faso.

L’UDPS, parti de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, a appelé à occuper la rue “pacifiquement” à partir de lundi et jusqu’à ce que le président Kabila quitte le pouvoir.

La journée devrait constituer un test de la capacité de mobilisation de ce parti. L’UDPS est en effet divisée entre ceux qui, comme M. Badibanga, ont accepté de jouer le jeu des institutions après les élections de 2011, et ceux qui comme M. Tshisekedi dénient toute légitimité au Parlement et au président actuels.

Source : LePoint avec l’AFP

1 COMMENT

  1. Bonjour bandeko somi bana ya Kongo nayebi te diabulu nini aloka ba soit disant ba politichiens congolais ,peuple aza determiner abengana KANANCHIEN bino bolingi bolalisa lisusu peuple mawa trops

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