Fin de règne de Kabila : les 3 scénarios imaginés par la France. L’un d’eux est apocalyptique.

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De quoi a parlé la forte délégation de l’Opposition conduite par Etienne Tshisekedi au Quai d’Orsay ? De la fin de règne du président Joseph Kabila. « La République démocratique du Congo : fin de règne ou règne sans fin ? », est le titre du Rapport de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI en sigle), prestigieux Think Tanks hexagonal. Dans ce Rapport de 24 pages sur la RDC écrit par l’écrivain Kris Berwouts, l’IFRI a imaginé 3 scénarios possibles qui découleraient de la crise politique actuelle causée par l’illisibilité du processus électoral. Avant d’aborder les 3 scénarios échafaudés par l’IFRI, l’auteur écarte la possibilité pour Kabila de réviser la constitution. Selon lui, s’il en avait les moyens il aurait fait depuis longtemps. Kabila n’a pas su créer les conditions favorables à la révision, cependant concède le Think Tanks français, le glissement est inévitable.

Comment gérer le glissement justement ? Trois scénarios possibles selon l’IFRI. Le premier, c’est une situation comparable à la fin de la période de Transition de 2003-2005. Elle devait se terminer en juin 2005. Finalement le président élu a prêté serment un an et demi plus tard écrit l’auteur. Deux raisons au succès de ce glissement selon Kris B. : un large consensus politique pour continuer la Transition pendant une brève période et un processus électoral crédible. Pas facile d’avoir un compromis aujourd’hui mais tout est encore possible. Pour obtenir un accord politique, il faudra pour cela que l’Etat arrête de boycotter le processus électoral. Cela passe par des élections libres dans un délai raisonnable pense les français.

L’autre condition à la réussite de ce scénario, c’est la renonciation du président Kabila à briguer un nouveau mandat selon l’IFRI. Par nouveau mandat, c’est notamment l’hypothèse de changement de constitution (NDLR). Pour les Français, le dialogue est important car c’est dans ce cadre qu’il faudra notamment convaincre le chef de l’Etat d’accepter l’alternance. Une alternance non-violente, précise l’IFRI, ne devrait se réaliser que si elle est négociée dans le détail avec lui.

Si Kabila était sincère lorsqu’il avait dit notamment à Kingakati devant sa famille politique et récemment à Kalemie que « le sang ne coulerait plus en RDC », alors il se laissera facilement convaincre. Une fois l’accord en poche sur le départ dans la poche, il faudra le vendre à l’opinion selon l’IFRI. Le laboratoire français estime aussi que l’unité de l’Opposition est indispensable. Le second scénario imaginé par l’IFRI n’est pas aussi bon que le premier. En effet, Kris Berwouts compare le pouvoir de Kabila à la fin de règne de Mobutu. Fin de règne chaotique que les congolais ne souhaitent plus revivre. Sans processus électoral crédible, rien n’arrivera dans le meilleur des cas, dans ce cas de figure. Le 19 décembre sera suivi seulement de quelques jours de troubles écrit l’écrivain français. Kabila restera au pouvoir après une certaine militarisation de son régime lit-on dans le Rapport. On entrera dans une phase d’incertitude permanente où toute forme de processus politique et électoral aura disparu. Situation comparable aux années folles de la décennie 90 où la conférence nationale souveraine s’était terminée en queue de poisson. C’est le cas aujourd’hui où toute procédure entamée est bloquée soit techniquement soit politiquement.

Le dialogue de Kabila est bloqué en raison de son improvisation selon le laboratoire à idée français. Quand il n’y aura pas de processus personne ne saura plus quoi faire prévient l’IFRI. Cette situation ressemble à la fin de régime de Mobutu conclut-il avec la résurgence des conflits dans le Kivu et le risque de violence frontalière. Le 2ème scénario est mauvais mais le 3ème est pire. Dans cette hypothèse, l’IFRI décrit l’implosion de l’Etat sous la pression de la rue. Les violences à grandes échelles pourraient débuter dans l’une des grandes villes de la RDC (Bukavu, Kinshasa, Goma et Lubumbashi) d’après Kris B. Ça sera alors l’effondrement des institutions et l’implosion rapide de l’Etat soutient-il. L’IFRI redoute que la confrontation entre protestation et répression provoque le chaos et l’anéantissement de tous les progrès accomplis depuis la fin de la guerre en 2003. Cela pourrait déboucher sur la somalisation de la RDC craint le Think Tank. La fameuse Balkanisation. Il sera alors difficile de rebâtir sur les cendres conclut en guise d’avertissement l’IFRI qui est très lié au ministère français des affaires étrangères.

Mais à part le 19 décembre, l’IFRI pense que les dates du 27 novembre (jour où les élections doivent lieu) et le 20 septembre (90 jours avant la fin du mandat présidentiel) sont potentiellement explosives. Toute déclaration de Kabila, de son gouvernement ou de la Ceni révélant l’intention du président de rester au pouvoir pourra susciter de la violence avertit l’IFRI. Un banal incident ou un excès de répression d’une manifestation peut dégénérer souligne le Rapport. Aux hommes politiques congolais d’opter pour le scénario 1 lequel garantit la paix et la sécurité.

Un article de 7sur7.cd

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