RDC – Dernier ultimatum : UDPS, pas question du dialogue après novembre 2015 !

0

Tshisekedi

*Passé novembre 2015, l’UDPS mettra une croix sur le Dialogue initié par Joseph Kabila, Président de la République Démocratique du Congo. C’est ce qui ressort de la correspondance de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), adressée au Chef de l’Etat, Joseph Kabila, en date du 23 octobre dernier, à partir de Bruxelles. Au cours d’une conférence de presse co-animée par le Secrétaire Général Bruno Mavungu et son adjoint Bruno Tshibala, il y a eu plusieurs annonces.

Ces deux cadres ont, en effet, laissé entendre que si le dialogue n’est pas convoqué d’ici fin novembre 2015, il appartiendra au peuple congolais de décider de son destin. Pour l’UDPS, le dialogue politique est la seule voie royale pour sortir de l’impasse actuelle. Ils estiment qu’il faut un consensus autour du processus électoral en cours, dont le terminal reste le mois de septembre 2016. Ainsi, la classe politique est-il invitée à baliser la voie vers un avenir meilleur pour les filles et fils du Congo.

De Bruxelles où ils ont séjourné dernièrement, Bruno Mavungu, Secrétaire général de l’UDPS, et son adjoint, Bruno Tshibala, ont présenté une pré-configuration avant le dialogue proprement dit. Ils ont souligné que « dans le cadre de la réconciliation, le dialogue devrait procéder à une évaluation de l’élection de 2011 et d’en tirer toutes les leçons pour que ce qui s’était passé, ne puisse se reproduise plus dans l’avenir ». Ils ont également insisté sur le fait que le processus électoral en cours devrait se dérouler impérativement dans le respect de la Constitution et des délais que celle-ci prescrit et, par voie de conséquence, aucun glissement ne sera toléré. De cette conférence, l’on a appris que dans le souci d’éviter des pertes de temps, le président national de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, a écrit au Secrétaire général des Nations Unies, « afin de lui demander instamment de désigner le facilitateur international chargé de rapprocher les parties au dialogue et d’en assurer la convocation ».

Le duo Bruno a lancé un appel solennel à « toutes les forces politiques et sociales acquises au changement, de se ranger aux côtés de l’UDPS, dans un grand rassemblement républicain, pour exiger la tenue immédiate du dialogue, dont les objectifs principaux recherchés sont : l’élaboration d’un calendrier électoral réaliste et consensuel qui tient compte des délais constitutionnels ; l’organisation d’un processus électoral crédible dans un climat apaisé ; le transfert pacifique du pouvoir, dans le respect de l’expression de notre peuple».

Dans leur analyse de la crise politique qui sévit en RDC, les deux orateurs ont souligné que la RDC ressemble à un « volcan dont l’explosion ne peut qu’être néfaste dans un pays de non-Etat ». Grand espoir de l’Afrique hier, ont-ils noté, le Congo démocratique occupe aujourd’hui, les dernières marches dans les statistiques du Fonds Monétaire International (FMI) et du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), à cause d’une grave crise politique de légitimité, mais aussi de la mauvaise gouvernance, de la corruption et de détournement des deniers publics, etc.

Les deux hauts cadres de l’UDPS ont déploré notamment, le dysfonctionnement des Institutions, l’absence d’Etat de droit et l’alternative démocratique. A leur avis, le décor du glissement des mandats des membres actuels des Institutions de la République, de la présidence de la République aux assemblées provinciales, en passant par le Sénat, l’Assemblée Nationale et les gouvernorats des provinces, se trouve solidement planté, en plus des obstacles politiques et techniques, du découpage territorial improvisé et précipité, d’élections non budgétisées des gouverneurs de nouvelles provinces, du calendrier électoral global dépassé, du fichier électoral non actualisé et du refus d’enrôler des nouveaux majeurs. Pour eux, le principal goulot d’étranglement du processus électoral est d’ordre financier.

S’appuyant sur la preuve de manque de volonté politique d’organiser les élections, l’UDPS relève le vote au Parlement d’une moyenne annuelle d’environ 250 millions de dollars américains de 2012 à 2015. Ce qui devrait, selon elle, donner un milliard de dollars soit pratiquement le coût total du financement des scrutins. Malheureusement, cette formation politique constate que le décaissement au niveau du gouvernement s’est arrêté à 17%. «C’est un signal supplémentaire du refus de faire avancer le processus électoral », ont-ils fait savoir. L’UDPS a aussi fait remarquer que l’Exécutif national s’est montré incapable de mettre à la disposition de la CENI, deux millions de dollars américains pour l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces.

La question qui taraude les esprits des Congolais est celle de savoir si l’appel d’Etienne Tshisekedi et les siens sera-t-il entendu ? A ce stade, rien ne rassure, surtout que les contacts entre ce parti et la Majorité Présidentielle sont officiellement rompus, depuis le 13 septembre 2015, date du retrait de ses délégués de la table des pré-négociations.

Un article de La Prospérité

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here