Burundi: mystérieuses attaques à la grenade à Bujumbura

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Photo by AFP

Une série de mystérieuses attaques à la grenade visant des policiers est survenue ce vendredi 1er mai à Bujumbura, en début de soirée. Deux policiers ont été tués et quatre autres blessés. L’une des attaques a eu lieu dans le quartier de Kamenge et l’autre dans le centre-ville de la capitale burundaise. Une troisième attaque, toujours à la grenade, a eu lieu un peu plus tard dans le centre de Bujumbura, et a fait trois blessés chez les policiers, selon la police.

Deux policiers ont été tués et quatre autres blessés au cours d’une série d’attaques à la grenade, vendredi 1er mai, à Bujumbura. La police accuse d’ores et déjà les manifestants qui s’opposent à la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. Ces attaques interviennent alors que le collectif «Halte au troisième mandat» a décrété une trêve de deux jours dans les manifestations.

La police accuse les manifestants qui, depuis dimanche dernier, protestent contre la candidature à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Ces attaques surviennent alors que le collectif anti-troisième mandat avait annoncé, plus tôt dans la journée de vendredi, une trêve de deux jours dans les manifestations pour laisser le temps au chef de l’Etat de reconsidérer sa position et d’enterrer les morts. Sept civils, un soldat et quatre policiers ont été tués depuis le début des affrontement, et 66 personnes ont été blessées.

 

Jets de grenades et tirs de Kalachnikov

 

Sur le site de l’une de ces attaques, à deux pas de la 9e Avenue de Bujumbura, dans le quartier de Kamenge qui n’avait fait jusqu’ici l’objet d’aucun trouble, on peut voire plusieurs mares de sang. Selon des témoins interrogés par RFI, une première grenade a explosé aux environs de 19h30, vendredi soir. Puis quelques tirs de Kalachnikov ont presque immédiatement retenti.

« Nous étions tranquillement en train de boire au cabaret », explique l’un des habitants du quartier. Si la plupart se sont abrités, deux membres des forces de sécurité qui n’étaient pas de service se sont précipités pour porter secours aux blessés. « Il y avait aussi une vendeuse de maïs grillé et un enfant blessé au même endroit », explique un autre témoin. De l’autre côté de la rue, un passant a également été tué.

Un commissaire est alors dépêché sur les lieux. Il se serait garé au niveau de la 8e Avenue. A nouveau, une grenade est lancée, et des rafales de tirs retentissent. « C’était dix minutes plus tard. On n’a rien vu, on a juste entendu », explique encore un témoin. L’impact de la grenade au sol marque l’endroit où elle a explosé. Des éclats ont touché un mur en tôle et une autre mare de sang était encore visible sur les lieux, vendredi soir. « On ne sait pas combien étaient les assaillants, ni où ils ont fui », expliquent des témoins.

De hauts responsables de la police accusent d’ores et déjà les manifestants. « Ils veulent la guerre, ils vont l’avoir », menace même l’un d’entre eux. Une version qui étonne un observateur de la vie politique burundaise. « Kamenge, c’est un quartier hutu qui n’avait jamais participé aux manifestations », s’étonne-t-il, ajoutant ne pas comprendre comment et pourquoi des manifestants issus essentiellement de quartiers tutsis se seraient aventurés jusque-là.

Un article de RFI

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