Affaire «Ngulu» de Gecoco: Vrai dossier ou harcèlement politique [VIDÉO]

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Par Erick Bukula

En RDC, cela fait déjà près de deux semaines que l’opposant Gerard Mulumba dit Gecoco croupit dans une cellule de la prison centrale de Makala. Officiellement l’ancien député provinciale de Kinshasa est accusé d’avoir tenté de faciliter la sortie irrégulière du territoire congolais d’une dame, porteuse d’un passeport britannique qui ne lui appartiendrait pas. Mais pour son avocat, cela n’est qu’un gros mensonge et un harcèlement politique contre son client.

Si Me Ngoma reconnait, comme le déclare l’accusation, que Gecoco a quitté la RDC en compagnie de sa présumé complice, la dénommé Zelana Nsimba, il insiste aussi que son client est retourné avec la même dame au pays, contrairement à ce qu’affirment les services d’immigration et certains media telles les chaînes de télévision Tele 50, RTGA ou encore Digital TV.

Lors d’une interview accordée à Voice of Congo, l’avocat de Gerard Mulumba donne sa version. Selon lui, en date du 13 juillet dernier, Gecoco se serait rendu à Dubai en compagnie de six autres personnes, pour la plus part des membres de son bureau politique; Mme Tshala Eugenie, Mr Kabundi Isaac, Mr Mongondo Masela, Mr Kitete Jules, Lendi Makanda et bien sur Mme Zelana (la présumé complice). Le groupe serait resté pour un sejour de 6 jours dans la cette ville avant de prendre le vol de retour vers Kinshasa via Nairobi.”

Erreur administrative

Toujours selon Me Ngoma, l’ancien député et ses six compagnons seraient tous arrivés à l’aéroport de Ndjili en date du 21 juillet 2016. Mais c’est là que les ennuies ont commencé. Les voyageurs avaient tous rempli la formalité de faire cacheter leurs passeports avec un sceaux d’entrée. Cependant, il s’est avéré que, par erreur…ou pas, le cachet d’entrée n’avait pas été apposé dans le passport de Mme Zelana, qui est de nationalité britannique. Seulement, personne ne s’en était rendu compte… jusqu’au jour où Gérard et Zelana se présentaient devant les mêmes services d’immigration, cette fois-ci en partance pour l’Europe.

Pendant le check-in, un agent d’immigration aurait sommé Mme Zelana de payer une amende de 266 dollars américains pour avoir dépassé son délai de séjour en RDC. La dame aurait alors produit deux billets de 100 euros et un billet de 50 dollars pour payer l’amende. Mais l’agent leur aurait renvoyé changer la monnaie car, selon lui, la devise Européenne n’est pas acceptée. Et c’est pendant qu’ils s’adonnaient à cette tâche que l’absence d’un cachet d’entrée en RDC dans le passport de Mme Zelana s’est fait remarquée. Instinctivement Gerard suggérera un recours au manifeste de la compagnie Kenya Airways qui prouvera que la détentrice du passport était bel et bien retournée à Kinshasa comme passagère numero 92 d’un vol de cette compagnie aérienne. Ce qui pourtant n’empêchera pas l’arrestation des deux voyageurs.

“Cela pourrait être le résultat d’une erreur administrative”, admet Me Ngoma. “une erreur qui aurait dû être rectifiée après la confirmation apportée par le manifeste de vol”. Ajoute-t-il.

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Le manifeste de la compagnie Kenya Airways du 21 juillet 2016, Nairobi-Kinshasa passager No 92 ZELANA NSIMBA

Harcèlement Politique

La paire sera détenue aux locaux de la Direction générale de migrations (DGM) puis au Parquet General à la 4ème rue Limete. Cinq jours après leur arrestation lls comparaitront devant un tribunal de 1ère instance pour faux et usage de faux et tentative de corruption.

“Avec tous ce que je viens de vous révélé, dites moi en quoi Gerard est impliqué. Mme Zelana a sorti l’argent de son propre sac, c’est elle même qui a payé l’amende. Ce qui est une procedure légale. Alors pourquoi ils impliquent Gérard?” S’est interrogé Me Ngoma sur les poursuites lancées contre son client pour tentative de corruption des agents de la DGM. Puis de conclure : “C’est tout simplement de l’harcèlement politique par ses adversaires politiques”.

Jusqu’à présent la DGM n’a pas voulu, ou n’a pas été en mesure d’apporter des preuves soutenant ses affirmations que Mme Zelana Nsimba n’est plus retournée en RDC après son depart du pays le 13 juillet. Renforçant ainsi la thèse d’un harcèlement politique contre cet ancien membre de la majorité converti à l’opposition.

En attendant, l’opposant est toujours en detention. Le fait que la consulate de la Grande Bretagne ait confirmé la nationalité britannique de Mme Zelana et l’originalité de son passport n’aura rien fait pour stopper la procedure judiciaire. Aussi, la demande de liberté provisoire pour les détenus s’est butée à l’appel interjeté par le ministère public.

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Photo de la Consulate Britannique au parquet.

L’examen de la demande de liberté provisoire a été renvoyé à deux reprises. Me Ngoma estime que la défense a eu à démontrer qu’il n’y avait pas d’indices sérieux de culpabilité qui pèsent sur leurs clients et que, par conséquent, le tribunal devait accorder la liberté provisoire.

Un article de Voice Of Congo


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